INFOS

VENDREDI 19 JUILLET  

CHÂTEAU DE BUSSY-RABUTIN

MUSIQUE ÉLECTRO

ALEXANDRE BAZIN

L’homme est-il condamné à lutter contre les machines ? De Black Mirror à Hollywood en passant par René Descartes, ces dernières fascinent en tout cas les êtres humains autant qu’elles les interpellent.


Alexandre Bazin, lui, en a fait son pain quotidien. Depuis son poste au Groupe de Recherches Musicales dans les studios de Radio France, il cohabite au quotidien avec des machines légendaires allant du synthétiseur modulaire (Coupigny) à l’ancêtre du sampleur (Morphophone) en passant par la prise de son, la bande analogique et la mise en boucle de vinyles, l’artiste baigne en permanence dans un esprit de recherche.


Une vision qui prenait déjà forme tant sur ses premiers projets solo : « Echoes » (2012, Audiotape), « Full Moon » (2016, Umor Rex), « Sun Dog Trail » (2017, Polytechnic Youth) qu’en duo avec Jonathan Fitoussi sur les projets « Organic Prism » (2011, CMA) « Curved Air » (2012, Magnétique) et « Season » (2014, «Audiotape).

Des projets qui l’auront notamment amené à se produire au Moogfest 2018 à Durham, NC. Forcément, au moment d’enregistrer Concorde, cette proximité ressort de manière frappante.


Passionné d’électronique, Alexandre s’appuie sur les sonorités d’instruments pointus comme l’EMS Synthi, le Buchla Music Easel, mais également les classiques Moog et Prophet. Tantôt grasses, tantôt aériennes, mais toujours poétiques, les textures éthérées redéfinissent le continuum espace-temps. D’une certaine douceur sous-jacente, Concorde est à vivre comme un rêve éveillé où les émotions s’entremêlent en toute quiétude pour aboutir à un sentiment de plénitude. Une sorte de monde parallèle où arpégiateurs, boîtes à rythmes et pads lancinants ne font plus qu’un. 


Electronica ? Post-rock ? Surf ? Concorde vole bien au-dessus de tout genre musical. Il serait d’ailleurs réducteur d’interpréter ce projet comme une genèse purement électronique, tant l’humain est au centre des morceaux. François Lazarre des Moulins (Turzi, Forever Pavot) n’a ainsi de cesse d’apporter ce sentiment humain d’urgence et de subtilité à la batterie. A la guitare, Maxence Crouzard (mis en lumière Par Matthieu Chedid et Thomas Dutronc) joue avec une chaleur à la Dick Dale bienvenue ici et là au cours de l’album. Contrairement aux productions de Thom Yorke, pourtant une des influences d’Alexandre Bazin, « Concorde » semble voir un certain espoir dans ces interactions technologiques.

Tout comme l’océan qui l’inspire, cet album oscille avec brio entre les moments de tension et d’apaisement, tel un débat houleux aboutissant sur des accords nouveaux. La volupté de « Swollen Seas » répond notamment au vrombissement de « It Comes In Waves ». Souvent, ces dilemmes se ressentent au sein d’une même chanson, comme sur la bien-nommée « Supercollider », une mise en orbite où l’humain se presse autour de l’appareil tel les courants tourbillonnant, et où la chaleur d’une guitare et d’une batterie contraste à merveilles avec les synthétiseurs glacés.


C’est donc une plongée au coeur de son univers que nous offre Alexandre Bazin avec « Concorde ». Une myriade de couleurs nocturnes, aériennes et graves, un manifeste tenant à la fois du conflit et de sa résolution.


Une vibration onirique qu’il a le mérite de faire résonner chez autrui, et qui ouvre la voie à de multiples explorations à venir.


Car l’éthéré producteur, à peine lancé, n’est pas près de s’arrêter.

Le Festival image sonore reçoit le soutien de :

Ce site web utilise les cookies. Veuillez consulter notre politique de confidentialité pour plus de détails.

Refuser

OK